Comparatif des pompes à chaleur air-eau et air-air

Principes de fonctionnement

Air-eau

Une PAC air-eau capte des calories dans l’air extérieur et les transfère à un circuit hydraulique. L’unité extérieure comprime un fluide frigorigène puis condense la chaleur dans un échangeur eau. L’eau chauffée alimente un plancher chauffant, des radiateurs basse température ou un ventilo-convecteur hydraulique. La production d’eau chaude sanitaire s’ajoute aisément via un ballon intégré ou déporté, avec une régulation dédiée et des cycles anti-légionelles. Cette architecture s’insère naturellement dans un réseau de chauffage central existant.

Air-air

Une PAC air-air transfère la chaleur de l’air extérieur vers l’air intérieur. L’unité extérieure alimente un ou plusieurs splits muraux, des consoles, ou un réseau gainable. La diffusion se fait par soufflage d’air, avec filtration et déshumidification. Le rafraîchissement réversible reste natif sur cette technologie, très appréciée pour un confort estival immédiat. L’absence de circuit hydraulique simplifie la pose et réduit les risques liés à l’eau, au prix d’un chauffage par air pulsé qu’il convient de bien dimensionner et répartir.

Performances en climat tempéré

COP instantané et SCOP saisonnier

Le COP reflète le rendement à un point de fonctionnement, tandis que le SCOP intègre une saison entière. Sur émetteurs basse température, une air-eau de dernière génération affiche un SCOP élevé grâce à des départs d’eau modérés (30–45 °C). En air-air, le SCOP reste généralement comparable à température extérieure douce, avec un avantage lors des mi-saisons grâce à une modulation fine des compresseurs inverter et des ventilateurs intérieurs.

Températures basses et cycles de dégivrage

Lorsque l’air extérieur descend, la compression augmente et la performance diminue. Les deux technologies déclenchent des cycles de dégivrage qui influencent la stabilité du confort et la consommation. Les gammes annoncées pour 2025 travaillent avec des compresseurs et des échangeurs optimisés, ainsi que des algorithmes anti-givre plus rapides. Les émetteurs hydrauliques bien dimensionnés et un bon équilibrage aéraulique limitent les variations de température perçue lors de ces phases.

pompes à chaleur air-eau et air-air

Intégration au bâti

Réseaux hydrauliques existants

Dans une rénovation avec radiateurs, une air-eau s’intègre sans refonte complète du système. Des radiateurs surdimensionnés ou à haute surface d’échange permettent des régimes d’eau plus faibles, favorables au rendement. Un plancher chauffant maximise l’efficacité d’une air-eau, grâce à une loi d’eau basse et une inertie qui lisse les appels de puissance.

Diffusion par air

En air-air, un réseau gainable répartit la chaleur pièce par pièce via des bouches discrètes, tandis que des splits multiples traitent des zones indépendantes. La performance réelle dépend de l’équilibrage des débits, de la longueur des réseaux et de l’emplacement des unités intérieures afin d’éviter les zones froides. La filtration et la gestion d’humidité apportent un confort respiratoire apprécié en intersaison.

Chauffage, rafraîchissement et eau chaude

Chauffage seul ou mixte

L’air-eau adresse en priorité le chauffage central et l’eau chaude sanitaire. En été, un rafraîchissement par plancher réversible reste envisageable sous conditions de condensation maîtrisée, avec sondes d’hygrométrie et limites de point de rosée. En air-air, le rafraîchissement est natif et efficace pour abaisser rapidement la température ambiante. Pour l’eau chaude sanitaire, l’air-air nécessite un appareil complémentaire (chauffe-eau thermodynamique ou autre générateur).

Eau chaude sanitaire

Une air-eau avec ballon intégré fournit l’ECS avec des cycles de montée en température adaptés à l’hygiène. En rénovation, un ballon échangeur couplé à la PAC assure la continuité de service. En habitat à fort besoin d’ECS, une cuve de volume supérieur et une gestion horaire intelligente optimisent le coût d’usage en période tarifaire favorable.

Dimensionnement et régulation

Dimensionnement

Le dimensionnement s’appuie sur les déperditions calculées pièce par pièce, l’altitude, l’exposition et les températures de base locales. Une air-eau correctement dimensionnée assure la majeure partie des besoins sans appoint électrique massif, grâce à une température de départ maîtrisée. En air-air, la puissance doit couvrir les pièces stratégiques et garantir un balayage d’air cohérent. Les modèles inverter modulants limitent les cycles marche/arrêt et stabilisent le SCOP.

Régulation et loi d’eau

La loi d’eau ajuste la température de départ selon la météo et favorise un rendement élevé en air-eau. Des thermostats d’ambiance, sondes extérieures, vannes motorisées et équilibrages hydrauliques affinent le pilotage. En air-air, des télécommandes ou centrales de zone gèrent la consigne, les plages horaires et les vitesses de ventilation. L’intégration à une GTB ou à une box domotique renforce la cohérence d’ensemble.